Une menace pour l’humanitĂ©

Arsenaux nucléaires

Neuf pays possĂšdent Ă  ce jour environ 12’241 armes nuclĂ©aires. Les États-Unis et la Russie possĂšde ensemble environ 90% de toutes les armes nuclĂ©aires. En 2024, les neuf États dotĂ©s de l’arme nuclĂ©aire ont dĂ©pensĂ© 9,9 milliards de dollars (11 %) de plus pour leurs arsenaux nuclĂ©aires que l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, soit un total de 100,2 milliards de dollars, ou 3 169 dollars par seconde pour les armes nuclĂ©aires. Au cours des cinq derniĂšres annĂ©es, de 2020 Ă  2024, ces pays ont dĂ©pensĂ© 415,9 milliards de dollars pour leurs arsenaux nuclĂ©aires.

Cinq nations europĂ©ennes (Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas et la Turquie) hĂ©bergent sur leur sol des armes nuclĂ©aires amĂ©ricaines, ceci en vertu d’un accord de partage du nuclĂ©aire dans le cadre de l’OTAN. Chaque annĂ©e, un nombre important d’alliĂ©s de l’OTAN se prĂ©parent Ă  l’utilisation d’armes nuclĂ©aires. En 2024, l’exercice annuel s’est produit au-dessus de la Belgique et des Pays-Bas. La formation et les exercices collectifs sont financĂ©s par le budget militaire de l’OTAN, qui s’Ă©levait Ă  2,1 milliards d’euros en 2024.

Rapport sur les dĂ©penses (ICAN) →
Une chronologie des armes nuclĂ©aires (ICAN) →

Obligations en matiÚre de désarmement nucléaire

Tous les États parties au TraitĂ© sur la non-prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires (TNP) entrĂ© en vigueur pour la Suisse le 9 mars 1977, reconnaissent dans son prĂ©ambule la nĂ©cessitĂ© « de ne mĂ©nager aucun effort pour Ă©carter le risque d’une telle guerre » compte tenus des ravages qu’une guerre nuclĂ©aire ferait subir Ă  l’humanitĂ© toute entiĂšre.

Le dĂ©sarmement nuclĂ©aire constitue un des trois piliers du TNP, les deux autres Ă©tant la non-prolifĂ©ration et le droit Ă  l’utilisation de l’énergie nuclĂ©aire Ă  des fins pacifiques. Selon l’article VI du traitĂ©, la Suisse et tous les Etats parties s‘engagent Ă  poursuivre de bonne foi des nĂ©gociations sur des mesures efficaces relatives Ă  la cessation de la course aux armements nuclĂ©aires Ă  une date rapprochĂ©e et au dĂ©sarmement nuclĂ©aire, et sur un traitĂ© de dĂ©sarmement gĂ©nĂ©ral et complet sous un contrĂŽle international strict et efficace.

Le désarmement à petits pas

Malheureusement, les efforts de dĂ©sarmement consentis jusqu’à prĂ©sent dans le domaine du nuclĂ©aire n’ont pas vĂ©ritablement portĂ©s leurs fruits. Cela est surtout dĂ» Ă  l’absence manifeste de volontĂ©, de la part des Etats dotĂ©s de l’arme nuclĂ©aire, de respecter effectivement leurs obligations en matiĂšre de dĂ©sarmement. En effet, les projets de modernisation de leur arsenal nuclĂ©aire montrent manifestement que ces Etats n’ont pas une rĂ©elle volontĂ© de s’engager sur la voie du dĂ©sarmement, sur le moyen terme. De plus, en mettant des capitaux sur le marchĂ© pour le dĂ©veloppement des armes nuclĂ©aires, les banques suisses contribuent malheureusement Ă  alimenter cette dynamique nĂ©gative. C’est notamment pour cette raison que le dĂ©sinvestissement joue un rĂŽle fondamental dans le dĂ©sarmement nuclĂ©aire.

Depuis l’entrĂ©e en vigueur du TNP, qui ne reconnaĂźt officiellement que cinq Etats ayant le statut de puissances nuclĂ©aires, quatre Etats supplĂ©mentaires sont entrĂ©s en possession de l’arme nuclĂ©aire: l’Inde, le Pakistan, La CorĂ©e du Nord et IsraĂ«l. Tandis que le risque de la prolifĂ©ration augmente, et que les doutes sur l’efficacitĂ© des instruments juridiques existants se font de plus en plus grands, les Etats dotĂ©s de l’arme nuclĂ©aire dĂ©fendent une position selon laquelle seul un dĂ©sarmement progressif Ă  petits pas permettrait d’avancer de maniĂšre constructive (le soi-disant „step-by-step approach“). Cette attitude a pour effet d’exacerber la patience de la communautĂ© internationale.

Introduction to nuclear disarmament proposals and progress worldwide (NTI) →

Le risque qu’une catastrophe nuclĂ©aire se produise augmente. Dans le domaine de la sĂ©curitĂ©, le niveau de risque se quantifie par l’Ă©valuation de la probabilitĂ© d’occurrence d’un Ă©vĂšnement ainsi que de l’amplitude de la gravitĂ© des consĂ©quences de celui-ci. L’échec des puissances nuclĂ©aires Ă  dĂ©sarmer a augmentĂ© le risque que d’autres pays acquiĂšrent des armes de ce type. Les consĂ©quences humanitaires de l’explosion d’une seule arme nuclĂ©aire seraient catastrophiques, Ă©tendues et durables.

La seule garantie contre l’utilisation d’armes nuclĂ©aires est de les Ă©liminer sans tarder. La conclusion du TraitĂ© sur l’interdiction des armes nuclĂ©aires le 7 juillet 2017 constitue une Ă©tape importante en vue de l’instauration d’un monde sans armes nuclĂ©aires.

Le TraitĂ© sur l’interdiction des armes nuclĂ©aires – Foire aux questions (FAQ) →
Huit mythes sur le traitĂ© d’interdiction dissipĂ©s→

Les commentaires sont fermés.