OUI Ă la motion 17.4241
Le Parlement suisse demande l’adhĂ©sion immĂ©diate au TraitĂ© sur l’interdiction des armes nuclĂ©aires (TIAN)
- Afin de protéger la population suisse, pour la sécurité et la paix.
- Afin de renforcer la non-prolifération et préparer la voie au désarmement.
- Pour prĂ©server la rĂ©putation de la Suisse, parce que lâalternative signifierait que la Suisse, en dĂ©pit de sa tradition humanitaire, approuve les armes les plus destructrices et inhumaines jamais créées.
Le 12 dĂ©cembre 2018, le Conseil des Ătats a suivi la demande d’ICAN Switzerland, de la Croix-Rouge Suisse et d’autres organisations de la sociĂ©tĂ© civil suisse et a votĂ© pour la motion 17.4241. Le Parlement demande l’adhĂ©sion immĂ©diate au TIAN â en accord avec notre tradition humanitaire et la neutralitĂ© de la Suisse.
Que demande la motion 17.4241 ?
La motion invite le Conseil fĂ©dĂ©ral « à signer au plus vite le TraitĂ© sur l’interdiction des armes nuclĂ©aires et le soumettre sans tarder Ă la ratification du parlement ». Le Conseiller national Sommaruga a dĂ©posĂ© la motion avec le soutien de vingt membres du Conseil national reprĂ©sentant tous les partis politiques.
Que se passe-t-il maintenant?
La mission confiĂ© au Conseil fĂ©dĂ©ral par le Parlement est clair: immĂ©diatement prendre les mesures nĂ©cĂ©ssaires pour l’adhĂ©sion de la Suisse au TIAN.
Ătat actuel (12.06.2019): Le 03.04.2019, le Conseil fĂ©dĂ©ral a finalement dĂ©fini les prochaines Ă©tapes: Il veut « approfondir la rĂ©flexion sur une adhĂ©sion Ă©ventuelle de la Suisse au TraitĂ© sur lâinterdiction des armes nuclĂ©aires (TIAN) » et prendre une dĂ©cision dâici la fin de lâannĂ©e 2020. Ce dĂ©lai est incomprĂ©hensible d’un point de vue humanitaire et de politique de sĂ©curitĂ©. Il est Ă©galement contraire Ă la volontĂ© du Parlement.
Les membres du Parlement qui oeuvrent pour l’adhĂ©sion au TIAN â
Comment nous en sommes arrivés là ?
15.12.2017 | Le conseiller national Carlo Sommaruga Conseil national dépose la motion 17.4241. Vingt parlementaires de tous les partis cosignent la motion. |
05.06.2018 | Le Conseil national adopte la mo. 17.4241 avec du soutien venant de tous les partis. |
15. 08.2018 | Le Conseil fĂ©dĂ©ral annonce quâil ne prĂ©voit pas de signer le TraitĂ© « pour lâinstant ». Il a basĂ© cette dĂ©cision sur le rapport dâun groupe de travail qui liste quatre arguments en faveur et cinq arguments contre lâadhĂ©sion au TraitĂ©. (Notre prise de position sur la dĂ©cision) |
15.10.2018 | La CPE-N demande par 16 voix contre 6 et 2 abstentions « une signature et une ratification immédiates du traité ». |
25.10.2018 | La CPE-E recommande le rejet de la motion de justesse par 7 voix contre 6. La commission a dĂ©posĂ© une motion de commission chargeant le Conseil fĂ©dĂ©ral de faire un point de situation dâici Ă la fin 2020. (Allocution de la Directrice ExĂ©cutive de l’ICAN, Beatrice Fihn, Ă la CPE-E) |
12.12.2018 | Suite Ă un dĂ©bĂąt riche, le Conseil des Ătats adopte la mo. 17.4241 (24-15-2). |
Que dit le TraitĂ© de lâONU sur lâinterdiction des armes nuclĂ©aires ?
Le TraitĂ© de lâONU sur lâinterdiction des armes nuclĂ©aires, adoptĂ© le 7 juillet 2017, interdit totalement les armes nuclĂ©aires de maniĂšre analogue aux autres armes de destruction massive. Il contient Ă©galement des dispositions importantes relatives Ă lâassistance aux victimes et de la remise en Ă©tat de lâenvironnement.
70 Ătats ont dĂ©jĂ signĂ© le TraitĂ©, dont le Liechtenstein, lâIrlande, et le BrĂ©sil. L’Autriche et 22 autres Ătats l’ont mĂȘme dĂ©jĂ ratifiĂ©.
Plus d’informations sur le TraitĂ© (TIAN) â
Les derniĂšres infos sur les progrĂšs vers un monde sans armes nuclĂ©aires â
Pourquoi pas attendre comme l’exige le Conseil fĂ©dĂ©ral?
Les armes nuclĂ©aires ne seront pas plus acceptables dans deux ou cinq ans. Elles sont inhumaines, tuent de maniĂšre indiscriminĂ©e et causent des souffrances inacceptables. Si la Suisse soutient rĂ©ellement l’objectif d’un monde sans armes nuclĂ©aires, comme l’affirme le Conseil fĂ©dĂ©ral, elle doit maintenant adhĂ©rer au TIAN. Attendre n’est pas « un bon compromis Suisse ».
La non-adhĂ©sion constitue un changement de paradigmes de la politique extĂ©rieure de la Suisse. La Suisse a adhĂ©rĂ© Ă tous les accords comparables (TraitĂ© d’interdiction complĂšte des essais nuclĂ©aires, TraitĂ© de non-prolifĂ©ration â TNP, etc.) et cela indĂ©pendamment du fait que les grandes puissances soient Ătats parties ou pas. Le retardement de lâadhĂ©sion rompt avec notre tradition humanitaire et menace notre neutralitĂ© â des principes Ă©prouvĂ©s de notre politique extĂ©rieure et sĂ©curitaire.
La Suisse joue un rĂŽle premier en faveur du droit international humanitaire et des valeurs humanitaires. De ce fait, elle assume une responsabilitĂ© particuliĂšre: celle dâenvoyer le bon signal au niveau international.
La position ambivalente du Conseil fĂ©dĂ©ral met en jeu la rĂ©putation et la sĂ©curitĂ© de la Suisse. Par exemple, en novembre 2018, lors du vote Ă l’ONU sur une rĂ©solution soutenant le TIAN, adoptĂ©e par 122 pays, la Suisse s’est abstenue tout comme la BiĂ©lorussie et la CorĂ©e du Nord.
En se mettant du cĂŽtĂ© des Ătats dotĂ©s de l’arme nuclĂ©aire et de l’Otan, la Suisse perd sa crĂ©dibilitĂ© en tant que mĂ©diatrice neutre aux yeux de la grande majoritĂ© des pays. Cela remet en question lâapproche suisse de baÌtir des ponts.