Trente-cinq États sapent les efforts de désarmement et minent le TNP

“Force est de le constater: en dépit de l’obligation de réduire leurs arsenaux atomiques en vertu de l’article VI du TNP, les puissances nucléaires reconnues sont plutôt en phase de les moderniser à coups de milliards. … le risque de prolifération n’a jamais été aussi prononcé.”

– voici un extrait de l’article de Stéphane Bussard paru aujourd’hui (26 avril 2018) dans Le Temps. → Lire l’article complêt

Une nouvelle étude d’ICAN le confirme: Trente-cinq États sapent les efforts de désarmement et minent le TNP. Les cinq États parties au Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) dotés de l’arme nucléaire, c.à.d. La Chine, la France, la Russie, la Grande-Bretagne et les États-Unis, ne font aucun effort pour mettre en oeuvre leur obligation de désarmer imposée par l’Article VI du traité. Ils adoptent des doctrines dangereuses et certains menacent ouvertement avec l’utilisation des armes nucléaires contre des populations civiles. Ces États minent le TNP et éloignent les perspectives pour des succès futurs dans le cadre de ce régime.

Trente autres États parties au TNP poursuivent une politique de dissuasion nucléaire dans le cadre d’alliances ou de partenariats militaires. Leur stratégie de défense nationale repose en moins en partie sur l’emploi potentiel d’armes nucléaires par un allié. Cinq d’entre eux, y compris nos pays voisins, l’Italie et l’Allemagne, acceptent que des armes nucléaires d’un autre État soient stationnées sur leur territoire. Plusieurs de ces États participent régulièrement à des exercices de guerre qui simulent l’emploi d’armes nucléaires.

→ Lire la nouvelle étude d’ICAN (anglais)

En approuvant les armes nucléaires, ces États permettent aux États dotés d’armes nucléaires de conserver et de développer des armes de destruction massive. Ils portent donc une grande responsabilité pour l’état actuelle de la course aux armements. Leur politique entrave des progrès envers l’abolition des armes nucléaires. Ils sont complices du risque croissant du recours aux armes nucléaires.

La Suisse doit se distancier clairement de ces politiques. La délégation suisse à la réunion préparatoire de la Conférence d’examen du TNP a déclaré que “l’ordre international fondé sur un ensemble de règles contribue à assurer la sécurité de tous” et qu’il importe de déployer “tous les efforts pour prévenir toute utilisation d’armes nucléaires”. En rejoignant le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TPNW) au plus vite, comme le demande la motion (17.4241) du Conseiller national Sommaruga, la Suisse peut démontrer que son engagement pour un monde sans armes nucléaires est sincère. Le Conseil national aura l’opportunité de poser les jalons pour l’adhésion de la Suisse au TPNW, probablement pendant la session d’été.

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